
L’alimentation émotionnelle, c’est le fait de manger lorsque tu vis des émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Ce peut être aussi l’inverse : t’abstenir de manger lorsque tu ressens certaines émotions.
Lorsque cela arrive très souvent, les conséquences sur ta santé et ta qualité de vie sont réelles.
Manges-tu tes émotions ? Si oui, comment faire pour pacifier ton rapport à la nourriture ? Je t’explique tout !
Etape 1 : prendre conscience que tu as une alimentation émotionnelle
On parle souvent des troubles du comportement alimentaire (TCA) : anorexie, boulimie, hyperphagie, orthorexie (obsession de manger sain). Cependant beaucoup de personnes mangent leurs émotions sans aller jusque là.
Voici quelques situations typiques :
- tu ne prends pas le temps de bien mâcher ;
- tu as tendance à te jeter sur un aliment gras et sucré à la moindre contrariété ;
- tu continues de manger même si tu n’as plus faim ;
- tu penses tout le temps à la nourriture ;
- tu alternes des périodes de régime strict et des phases de craquage total ;
- tu as envie de manger entre les repas mais ce n’est pas de la faim ;
- tu as l’impression qu’il te manque quelque chose si tu n’as pas l’estomac plein ;
- tu t’interdis de manger certains aliments même si tu les aimes ;
- tu respectes scrupuleusement les horaires des repas, sans te demander si tu as faim ;
- tu te forces à finir ton assiette ou à manger certains aliments ;
- tu ne peux pas t’empêcher de finir le paquet de gâteaux ou le pot de crème glacée ;
- tu fais un régime ou tu surveilles les quantités que tu manges pour ne pas grossir.

Tu te reconnais dans une ou plusieurs de ces situations ? Alors oui, tu as une alimentation émotionnelle.
Etape 2 : accepter que tu as une alimentation émotionnelle
Pour l’instant, tu utilises la nourriture comme moyen de compensation, c’est ok. Inutile de culpabiliser, cela ne fait qu’empirer les choses. Facile à dire me diras-tu. Et bien voici quelques conseils pour t’aider.
Dis-toi que cela répond à un besoin, même s’il n’est pas physique. Le fait de manger te permet peut-être de t’apaiser, de t’occuper l’esprit, de combler un vide ou de te procurer du plaisir. Jusqu’à maintenant, c’est le moyen que tu as trouvé et qui t’a permis de tenir jusqu’ici.
Dis-toi aussi que tu fais de ton mieux. Si tu veux t’en sortir mais que tu n’y arrives pas, c’est qu’il y a une raison. Ce n’est pas un manque de volonté, c’est que tu ne peux pas, tout simplement. Cela signifie que le fait d’arrêter de manger (ou de ne pas manger) lorsque tu vis des émotions est encore trop insécurisant pour toi.
Fais donc preuve de compassion envers toi-même. Plus tu t’en veux, moins tu arriveras à changer tes comportements alimentaires.
Ce que tu peux faire dans un premier temps, c’est t’observer sans jugement, lorsque tu as une compulsion. Sans vouloir l’arrêter, demande-toi simplement pourquoi tu fais cela. A quel besoin cela correspond. Les réponses peuvent être différentes en fonction du contexte et du type de compensation. Le simple fait de prendre conscience de ton besoin peut faire évoluer ton comportement alimentaire, à condition que tu soies dans l’acceptation.

Etape 3 : répondre à tes besoins physiologiques
Lorsque ton corps manque de certains nutriments ou de calories, cela peut donner de fortes envies, un peu comme quand on est enceinte. Par exemple :
- tu viens d’arrêter un régime hypocalorique ou un jeûne, alors tu manges en grande quantité, c’est logique.
- Tu as suivi un régime pauvre en glucides pendant un certain temps, ce qui te donne des envies de sucré irrépressibles.
- Tu manques de magnésium, alors tu ne peux pas te passer de chocolat.
Toutes ces envies se calment naturellement une fois que tes besoins physiologiques sont comblés. C’est ce qui m’est arrivé il y a quelques années. Pendant plusieurs mois, je n’ai pas assez mangé parce que mes problèmes de digestion faisaient que je me sentais mal après. C’est mon corps qui a dit stop en me donnant des crises d’hyperphagie, qui se sont assez rapidement calmées…
Donc si tu te restreins au niveau alimentaire, c’est par là qu’il faut commencer. Tu ne peux pas apaiser tes compulsions tant que ton corps est en manque. Mange à ta faim et ce dont tu as envie (en évitant les aliments industriels car les perturbateurs hormonaux qu’ils contiennent dérégulent les sensations de faim et de satiété).
Etape 4 : changer tes croyances envers l’alimentation et les aliments
Nous avons tous des croyances alimentaires issues de notre éducation. Par exemple, « il faut finir son assiette sinon c’est du gâchis », « si tu ne manges pas tes légumes, tu n’auras pas de dessert », ou encore « les pâtisseries font grossir » (oui oui c’est une croyance, pas une vérité universelle).
Les conséquences de ces croyances sur un enfant qui veut plaire à ses parents, sa nounou ou encore la dame de la cantine sont faciles à deviner. Résultat, peut-être qu’encore aujourd’hui :
- tu finis ton assiette même si tu n’as plus faim ;
- tu te forces à manger un aliment que tu n’aimes pas parce qu’il est « bon pour la santé » ;
- tu comptes les calories et tu culpabilises quand tu manges une pâtisserie.
Aux croyances qui remontent à ton enfance s’ajoutent celles que tu as adoptées à l’adolescence et à l’âge adulte. Je pense notamment aux croyances liées à l’alimentation saine. De plus en plus de personnes cherchent à manger sainement pour améliorer leur santé. Mais cela pose problème lorsque cela devient une obsession, d’autant plus que l’on entend tout et son contraire sur ce sujet.
Personnellement, j’ai vécu l’orthorexie. Pendant plusieurs année où je cherchais des solutions à mes problèmes de digestion, j’ai essayé des tas de régimes. Je mangeais ce qui était « autorisé » sans me rendre compte que ça ne passait pas. Je supprimais les aliments « interdits » alors qu’ils me faisais envie. Résultat, j’ai aggravé ma situation car je ne m’écoutais pas. A force, j’étais tellement frustrée que ça a fini en craquage total !
A cette étape, je t’invite à noter les croyances que tu as sur l’alimentation et les aliments, et à te demander si elles te servent, ou pas.
Etape 5 : accueillir et exprimer tes émotions
Tu as subitement une envie de vider le paquet de gâteaux alors que tu as déjeuné il y a 1h et que tu étais rassasiée ? Que s’est-il passé juste avant ? Comment te sens-tu ? Quelles émotions préfères-tu éviter ? Si la réponse ne vient pas spontanément, il se peut que ce soit quelque chose qui date d’il y a longtemps, et qui est bien enfoui en toi…
Dans les deux cas, manger te permet de t’apaiser. Cela s’explique au niveau physiologique : le fait de manger active la production de dopamine et de sérotonine par exemple. Or, celles-ci sont respectivement les hormones du plaisir et du bien-être.

Peut-être qu’enfant, on te donnait un bonbon pour te consoler. Tu as gardé cette habitude, ton corps aussi.
Vouloir réfréner une compulsion lorsqu’elle se présente n’est pas la meilleure solution. C’est plutôt lorsque tu es au calme que tu peux aller à la rencontre de ce qui te fais vivre des émotions. Si tu n’arrives pas à le faire par toi-même, c’est que c’est encore trop insécurisant. Te faire accompagner est une solution.
Etape 6 : accepter ton apparence physique
Tout comme tu as des croyances limitantes sur l’alimentation et les aliments, tu en as aussi sur ton physique. Si tu te trouves trop grosse ou trop maigre, cela va forcément impacter ton comportement alimentaire et favoriser une alimentation émotionnelle.
Accepter ton corps comme il est, c’est aussi t’accepter telle que tu es. Cela demande un travail sur soi en profondeur.
Dans un premier temps, je t’invite à aller voir ce qu’il y a derrière tes croyances. Si l’on reprend mon exemple, qu’est-ce que cela fait d’être trop grosse ou trop maigre ? Qu’est-ce qui pourrait t’arriver de pire dans cette situation ? Et en même temps, qu’est-ce que cela t’apporte ? Quel-est le bénéfice caché ?
En te posant ces questions, tu vas probablement tomber sur des peurs, des blessures anciennes, voire des traumatismes. C’est en les guérissant que tu pourras enfin sortir de l’alimentation émotionnelle.
Conclusion
L’alimentation émotionnelle, ce n’est pas seulement les troubles du comportement alimentaire. C’est lorsque tes émotions perturbent ta façon de t’alimenter et que cela a des répercussions négatives sur ta santé et/ou ta qualité de vie. En acceptant la situation, en t’écoutant, en étant indulgente envers toi, en changeant tes croyances limitantes et en te libérant de tes traumatismes, tu pourras faire la paix avec la nourriture et ton corps.
Tu veux que je t’aide à sortir de l’alimentation émotionnelle ?
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Avertissement : les informations et conseils que je donne sont à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas une consultation ou un traitement médical. Je décline toute responsabilité en cas de mauvaise interprétation ou utilisation faite par les lecteurs.